La marque à la pomme est l’entreprise la plus grande du monde si on se base sur sa capitalisation à $3830 Milliards. Son rang est justifié par un succès commercial incontestable avec sa gamme d’iPhone, MacBook, et ses revenus récurrents de l’App store par exemple. Mais aussi par une gestion financière exemplaire qui satisfait ses actionnaires et cela inclut sa trésorerie. Avizo en tant qu’intégrateur du logiciel de gestion de trésorerie Kyriba, bénéficie d’une expertise technique et fonctionnelle. Nous analysons donc régulièrement la gestion de trésorerie de nos clients ou d’autres entreprises comme Apple, et espérons que cela intéressera les lecteurs de ce blog.
D’après son rapport annuel de 2023, Apple génère un revenu de $220 Milliards, et un revenu net de $57 Milliards. Vu les montants, il n’est pas surprenant que l’équipe de trésorerie compte entre 80 et 97 membres d’après Linkedin.
Que fait le géant de la Tech de toute cette trésorerie ?
La répartition des $173 milliards composant la trésorerie est la suivante :
- $28 Milliards en cash
- $145 Milliards en titres négociables
Les deux plus gros pôles d’investissements sont :
- $87 Milliards de titres de créances d’entreprises
- $42 Milliards de titres obligataires du trésor américain (60%) et d’autres pays (40%)
Près de la moitié des titres, soit $75 Milliards, ont une maturité comprise entre 1 et 5 ans.
Ce portfolio fortement en faveur des titres de créances et de titres à maturité « longue » permet des rendements plus intéressants. Il est le signe d’un excès de cash important et continu depuis des années.
Notons que jusqu’à 2021, la trésorerie d’Apple avait une contribution positive à son résultat intégral. Mais cela a changé dû à une forte augmentation du coût de la dette d’Apple en lien avec ses dépenses d’investissement.
Si avoir autant de trésorerie est une situation privilégiée, cela s’accompagne de nombreux risques, notamment l’instabilité des taux de change. Nous verrons dans le paragraphe suivant comment Apple y fait face.
Le challenge du risque de change pour un grand groupe
Source : highradius et rapport annuel d’Apple
Alors qu’Apple génère ~64% de son revenu hors des E-U, gérer les risques forex est primordial. Jusqu’à 96% de ses revenus hors E-E sont couverts avec des FECs (foreign exchange contracts). Pour rappel ces contrats de change à terme permettent de bloquer un taux de change dans le futur.
Apple a beaucoup utilisé cet outil en 2022. Une des raisons est sûrement à cause de la montée des taux aux E-U, et donc une hausse de la valeur du dollar.
Alors que la Fed vient d’annoncer une baisse des taux de 0.5%, ce qui entraînera sûrement une baisse du dollar, on peut supposer qu’Apple voudra encore se couvrir.
Toutes ces décisions stratégiques ont un impact direct sur le résultat de l’entreprise et sa valorisation par les actionnaires. Etant donné les sommes en jeu et l’efficacité d’Apple, il n’est pas surprenant que sa trésorerie est gérée de manière particulière comme on le verra dans le paragraphe suivant.
Un fonds de gestion pour gérer la trésorerie
Lorsque l’on regarde les filiales d’Apple, on peut noter un petit intrus : Braebrun Capital. Fondé en 2005, ce fond d’investissement gère près de $160 Milliards, ce qui en fait un des plus gros fonds au monde.
Le choix de la domiciliation n’est pas un hasard car le Nevada est proche du siège californien d’Apple, Cupertino, tout en offrant une taxation sur les plus-values à 0% alors qu’elle monte jusqu’à 13.3% en Californie. Précisons que l’on parle ici des taxes des états, qui sont en supplément des taxes fédérales.
Une leçon à tirer de Braeburn Capital et Apple est que le département trésorerie ne doit pas être vu comme un simple centre de coût, mais peut même devenir un centre de profit.
Bien évidemment, peu d’entreprises possèdent autant de trésorerie disponible qui ne soit pas utilisée pour alimenter le besoin de fonds de roulement.
En conclusion
Une chose est sûre, c’est que pour gérer de tels montants, il faut un système de gestion de trésorerie rôdé et des équipes qui maîtrisent leurs outils. Avizo a accompagné de nombreux grands groupes et ETI dans l’intégration et l’optimisation de Kyriba ou d’autres solutions. N’hésitez pas à faire appel à nous, même si vous n’êtes pas Apple !