La gestion du cash est la première priorité des DAF
Les chiffres de la l’association du directeur financier et du contrôleur de gestion (DFCG) sont tombés et ils sont assez clairs sur le sujet. Selon leur étude rendue publique en début 2024 et réalisée avec PwC, la gestion du cash ou le cash management, du financement et de l’investissement est bien devenue la première priorité des DAF.
➡️ Lisez l’étude complète “Priorités 2024 des Direction Financières” ici.
Et en 2023, quelle était la situation? L’année dernière, c’était plutôt le pilotage de la performance qui était la priorité n°1 des DAF. C’était aussi dû à l’incertitude et à la volatilité de l’environnement économique, tout juste sorti de la crise du COVID-19. La gestion du cash était en priorité n°2.
Le Cash Management dans un contexte d’incertitude
En sortie de crise, il y avait en effet une phase initiale d’optimisme avec d’importants investissements dans des startups, illustrés par l’émergence de licornes françaises, mais la réalité actuelle est moins exubérante. Aujourd’hui, nous observons une transition vers une approche plus pragmatique et réfléchie, où les PME/ETI mais aussi les grands groupes, cherchent à consolider leurs bases. Les entreprises orientent ainsi leur attention vers des projets qui mettent le Cash au coeur de la stratégie.
« La multiplicité des crises actuelles souligne l’importance cruciale accordée au cash et à la performance. Ces aspects majeurs s’imposent comme des enjeux clés dans la gestion des opérations à court terme, et leur priorité élevée n’est pas étonnante. »
Eric Desquatrevaux, directeur associé et CEO d’Avizo
La gestion du cash devient la première priorité face au pilotage de la performance, et nous aurions pu le prédire. En effet, il y avait une tendance à l’incertitude depuis 2021-2022. Cette incertitude des Directions Financières est encore présente sur tous les plans puisque les directeurs financiers anticipent une reprise de croissance à horizon 3 ans seulement.
En plus de cela, cette vision de reprise n’est pas aussi optimiste que les années précédentes. Le niveau de confiance sur les perspectives de croissance à 3 ans a chuté de 13% entre 2022 et 2024. La tendance a la baisse ne s’est pas amélioré depuis 2023.
Pourquoi ce pessimisme ? Tout simplement car les risques qui pèsent sur les entreprises sont nombreux. Le PwC et DFCG les ont notamment étudiés :
- L’inflation est le risque n°1 pour les grands groupes et PME/ETI.
- La volatilité macro-économique est le 2ème et 3ème plus grand risque pour les grands groupes et PME / ETI respectivement.
- A l’inverse des grands groupes, les risques liés à la cybersécurité sont la 2ème préoccupation des petites et moyennes entreprises.
- Les conflits géopolitiques, eux, affectent plus les grands groupes et représente leur 3ème préoccupation.
Et en raison de cette inquiétude, nous allons voir que les équipes Finance accélèrent leur transformation plus rapidement que les années précédentes.
Une transformation des directions financières
Face au contexte de volatilité, les directions financières cherchent donc à développer leur agilité afin de être en mesure de saisir d’éventuelles opportunités de croissance. L’étude de la DFCG a synthétisé dans le schéma ci-dessous les grands enjeux et actions à mener pour cette transformation. On constate notamment que la transformation digitale est un des piliers majeur avec l’optimisation opérationnelle.
Pour assurer ces changements, les grands groupes et ETI / PME investissent de plus en plus, surtout dans la digitalisation de leurs fonctions métiers. Voici en quelques points, les principaux pôles où les investissements se font:
- La dématérialisation: il est estimé que d’ici 3 ans, cette dématérialisation concentrera toujours la majorité des investissements. Aujourd’hui, 79% directions investissent leur budget dans la dématérialisation, et dans 3 ans, on passera à 57%. Malgré cette baisse, la dématérialisation restera la 1ère action qui sera menée par les DAF. Les entreprises se tournent dès maintenant vers des logiciels de gestion de trésorerie avancés. Ces outils, intégrant des fonctionnalités modernes et automatisées, offrent une gestion optimisée des liquidités. Cette orientation vers des solutions technologiques témoigne de la volonté des entreprises de rester dans la course de la digitalisation.
➡️ Lisez notre guide complet sur les logiciels de trésorerie
- La data et les analytics: En 2027, il est estimé que 46% des directions investiront dans ce secteur. La data sera donc le deuxième levier d’action qui sera le plus utilisé par les DAF dans 3 ans.
- L’intelligence artificielle: Aujourd’hui très peu de directions investissent dans l’IA (seulement 8%). Cependant, d’ici 2027, 45% des DAF investiront là-dedans. Les enjeux des outils IA ont été saisis par la plupart des entreprises et nous risquons de voir ce chiffre augmenter encore plus dans les prochaines années.
Leviers stratégiques pour assurer cette transformation
Comme pour les enjeux, l’étude 2024 a synthétisé les actions qui seront menées pour l’agilité. la DFCG et PwC ont ensuite sondé les directions pour pouvoir avoir un état des lieux et voici les résultats:
- Nous constatons que la restructuration organisationnelle concerne 63% des entreprises : les rôles et responsabilités au sein de la fonction financière doivent être repensés pour intégrer les enjeux de durabilité et tirer profit des nouvelles technologies.
- Comme nous venons de le voir, l’activation du levier technologique est aussi incontournable et permet une automatisation accrue des processus et une exploitation plus efficiente des données.
- Et enfin, il est crucial de faire évoluer les modèles de pilotage de la performance, en adoptant des approches plus agiles et des outils d’analyse avancée pour une prise de décision éclairée.
Cette vision stratégique des directions révèle en réalité d’autres priorités sur les prochaines années…
Les autres priorités des DAF sur le long terme
Nous avons évoqué le pilotage de la performance, la gestion du cash et l’optimisation des processus comme des priorités pour les entreprises. En revanche, d’autres priorités existent et gagneront de l’importance dans les prochaines années.
Commençons par la stratégie de développement que nous avons vu dans la partie précédente. Cette priorité va par exemple passer dans 3 ans en priorité n°1 pour les ETI / PME et en n°2 pour les grands groupes, une évolution non négligeable.
Voici une autre analyse intéressante qui concerne les grands groupes: la gestion des talents va passer à la première priorité dans 3 ans, alors qu’elle était la dernière des priorités en 2022. Comment l’expliquer ? Le marché du travail est de plus en plus sous tension et attirer ou retenir les talents pour rester compétitif est devenu nécessaire.
L’étude de 2024 creuse un peu plus cette notion RH, et les entreprises préfèrent par exemple former leurs collaborateurs : 77% d’entre elles le font déjà. Cela reste nettement moins cher qu’un recrutement externe. Via ces formations, 29% des entreprises spécialisent en quelque sorte leurs collaborateurs sur des thématiques clés.
Le recrutement externe reste bien sûr un levier assez typique et 23% des directions en ont recours de façon régulière.
Le cash management, une notion souvent floue
Nous avons évoqué à de nombreuses reprises cette notion qui peut rester floue pour certains puisqu’elle englobe de nombreuses tâches. Il faut donc la définir avec précision pour mieux comprendre l’étude de la DFCG et du PwC.
Le Cash Management, c’est quoi exactement?
La gestion de trésorerie (ou Cash Management en anglais) se concentre sur l’administration efficace des liquidités. Fondamentalement, cela implique d’optimiser tous les flux financiers de l’entité pour favoriser son expansion. Gérer la trésorerie nécessite une évaluation précise des fonds de roulement nécessaires au cycle opérationnel, garantissant ainsi la disponibilité d’argent pour couvrir les dépenses courantes.
Concrètement, la gestion de trésorerie englobe divers aspects, dont les investissements à court et long terme, la collecte des revenus, et le règlement des dépenses et dettes. Une gestion rigoureuse garantit une circulation fluide des liquidités nécessaires au bon fonctionnement de l’activité. Les principales tâches qui en découlent comprennent la gestion des créances, des prévisions et des stocks, ainsi que des investissements.
La Gestion des prévisions Toute entreprise doit viser la rentabilité à moyen et long terme. Planifier des investissements nécessite de conserver une prudence financière. L’utilisation de logiciels de gestion de trésorerie facilite par exemple le suivi des flux de trésorerie passés et futurs. La Gestion des créances La première étape dans la gestion de trésorerie est d’enregistrer toutes les ventes et transactions financières. L’objectif est d’assurer un recouvrement rapide des créances pour éviter une pénurie de liquidités. Cela implique de raccourcir les périodes d’encaissement, de suivre régulièrement les encaissements, de négocier des conditions favorables avec les fournisseurs pour retarder les paiements, et de préparer des prévisions de trésorerie.
La Gestion des stocks Souvent négligée dans le cash management, la gestion des stocks demeure cruciale. Un stock excessif peut entraîner des ventes bloquées, impactant négativement les liquidités, surtout pour les TPE/PME. En optimisant la gestion des stocks, une entreprise garantit un flux de liquidités amélioré.
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Les avantages du Cash Management
Le Cash Management présente tout naturellement certains avantages:
- Rentabilité et santé Financière : En assurant une gestion précise des flux financiers, le Cash Management consolide la rentabilité et maintient la santé financière. La réduction du besoin en fonds de roulement devient un enjeu clé, indiquant un flux de trésorerie positif.
- Anticipation des aléas : La vigilance régulière sur la trésorerie permet une détection rapide de problèmes potentiels tels que retards de paiements et fluctuations des dépenses. Cette anticipation facilite la mise en place d’actions correctives par exemple.
- Gestion préventive des risques : Le Cash Management aide à éviter les pertes liées aux erreurs de traitement des transactions et détecte les détournements de fonds. Il accélère le cycle du fonds de roulement, récompensant les débiteurs effectuant des paiements rapides, et contribue au développement des opérations de l’entreprise.